La norme ATEX permet de préciser les modalités d'intervention en fonction du risque d'explosion
Tout d'abord, il nous paraît utile de rappeler ce que recouvrent les notions de DANGER, de RISQUE et de FACTEURS DE RISQUES. Le risque n’est pas un danger: il en est la conséquence s’il y a exposition au danger.
DANGER: Un danger est une propriété ou une capacité d’un objet, d’une personne, d’un processus ou bien de l'environnement qui peut entraîner des conséquences néfastes, aussi appelés dommages. Un danger est donc une source possible d’accident.
RISQUE: Le risque est la probabilité que les conséquences néfastes, les dommages, se matérialisent effectivement. Un danger ne devient un risque que lorsqu’il y a exposition et donc, possibilité de conséquences néfastes.
EXPOSITION: Dans notre contexte, il s’agit du contact entre le danger et une personne physique , pouvant entraîner un dommage. Sans exposition, pas de possibilité de dommage.
Le RISQUE représente donc la probabilité que quelqu’un soit atteint par un danger.
Les FACTEURS DE RISQUES sont des éléments qui peuvent augmenter ou diminuer la probabilité de survenance d’un accident ou la gravité d’un événement.
Pour résumer :
RISQUE = DANGER X EXPOSITION
Dans quelles conditions une explosion peut-elle se produire ?
Il y a un risque d'explosion lorsque plusieurs éléments sont en présence :
- Un comburant : l'oxygène de l'air par exemple,
- Un combustible : gaz ou vapeurs : hydrocarbures, solvants, vernis, diluants, essence, alcool, colorants, parfums, produits chimiques, matières plastiques, poudres ou poussières de métaux comme le magnésium, l'aluminium...de matériaux comme le soufre la cellulose des céréales, du charbon, du bois, le lait, des résines, le sucre, l'amidon, les polystyrènes, des engrais...
- Un point chaud ou une source d'inflammation.
Si un risque d'explosion est identifié dans un environnement on lui associe alors une exigence de sécurité, qui impose l'utilisation d'équipements spécifiques dits antidéflagrants.
La norme ATEX
La réglementation ATEX est une directive européenne qui demande à tous les responsables d'établissements de maîtriser les risques relatifs à l'explosion de certaines atmosphères. Pour cela, une évaluation du risque d'explosion dans l'entreprise est nécessaire pour permettre d'identifier tous les lieux où peuvent se former des atmosphères explosibles et ainsi mettre en œuvre les moyens d'éviter les explosions.
Les environnements ATEX sont définis en trois zones
- zone 0, zone 1 ou zone 2 pour les gaz,
- Une lampe torche, une lampe frontale ou un phare certifiée de catégorie 1 (zone 0) est d'un usage sûr dans les zones de catégorie 2 (zone 1) et de catégorie 3 (zone 2). Il n'est, en revanche, pas possible d'utiliser des systèmes d'éclairage certifiés zone 2 dans des zone 1 et zone 0. De façon similaire, une lampe certifiée zone 1 pourra être utilisée en zone 2 mais pas en zone 0.
- zone 20, zone 21 ou zone 22 pour les poussières.
Deux groupes de matériels existent :
- groupe I : cas spécifique des mines (plus contraignant),
- groupe II : toutes les industries de surface.
En ce qui concerne le groupe II (industries de surface) : à chaque classification de zone ATEX est associée une catégorie d'appareils adaptée.
Les lampes et systèmes d'éclairage doivent donc répondre aux contraintes spécifiques de ces différents groupes. Ils mettent alors en oeuvre des moyens de protection contre l'explosion adaptés. Ainsi les lampes qui sont certifiées pour les zones 0/20 et les zones 1/21, doivent présenter des intensités lumineuses réduites pour garantir le fait que l'appareil ne produise pas d'élévation de température de nature à provoquer une explosion.
La norme ATEX propose également une classification des gaz à risque d'explosion contre lesquels l'utilisateur peut se prémunir en utilisant un système d'éclairage avec la protection adaptée. Pour les matériels de groupe II, la dangerosité des gaz couverts croît de la subdivision IIA, le moins dangereux, à la subdivision IIC, le plus dangereux.
groupe I : méthane,
groupe IIA : propane,
groupe IIB : éthylène,
groupe IIC : hydrogène/acétylène.
Comme nous l'avons dit l'enveloppe de la lampe antidéflagrante ne doit pas présenter à sa surface externe de points chauds pouvant provoquer une auto-inflammation. Or les diverses substances qui peuvent s'enflammer présentent des températures d'auto-inflamation différentes. Chaque système d'éclairage utilisé dans une atmosphère explosible, est classé suivant la température maximale de surface qu'il génère ce qui permet de garantir sa compatibilité en fonction du gaz présent dans la zone d'intervention.
Il existe six classes de températures, de T1 à T6.
La température maximale de surface du matériel doit toujours être largement inférieure à la température d'auto-inflammation des poussières ou des gaz en présence. A titre d'exemple, voici les températures d'auto-inflammation de certains composants et les classes de température correspondantes:
PVC 700° (T1)
Aluminium 590° (T1)
Hydrogène 560° (T1)
Méthane 537° (T1)
Poussière de blé 510° (T1)
Sucre 490° (T1)
Farine 490° (T1)
Méthyle de cellulose 420° (T2)
Éthylène 425° (T2)
Polyéthylène 420° (T2)
Acétylène 305° (T2)
Kérosène 210° (T3)
Éther éthylique 160° (T4)
Disulfure de carbone 95° (T6)
Le marquage du matériel d'éclairage certifié ATEX
Toutes les lampes certifiées pour une utilisation à l'intérieur des zones explosibles disposent d'un marquage spécifique apposé sur le produit. Ce marquage rassemble toutes les indications nécessaires pour déterminer les zones d'utilisation possibles.
Exemple de marquage ATEX
CE 0081 II 2 GD Ex nAnL IIB T4
- CE : le matériel répond aux normes européennes qui le concernent
- 0081 : numéro d'identification de l'organisme notifié, lorsque celui-ci intervient dans la phase de contrôle de la production. Ici ce numéro correspond à celui de la LCIE – Bureau Véritas. Ce numéro peut également être 0080, par exemple pour l'INERIS.
- : utilisation autorisée en atmosphère explosible
- II : groupe d'appareils(I = mines, II = industries de surface)
- 2 : catégorie d'appareils(1 = risque permanent (zones 0/20), 2 = risque fréquent (zones 1/21), 3 = risque occasionnel (zones 2/22)
- GD : type de combustible : G = gaz et vapeurs, D = poussières
- Ex : le produit répond aux modes de protection normalisés par le Cenelec
- nAnL : mode de protection
- IIB : correspond à la classe de gaz couverte par le produit
- T4 : classe de température correspondant à une température de surface